Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PrÉSentation

  • : Gauche totalitaire : les mésaventures d'un fantôme de gauche.
  • : Partagez l'itinéraire d'un électeur de gauche devenu un adepte de la mondialisation libérale. Employé d'une "world wide company", l'auteur vit la mondialisation au quotidien et ne s'en plaint pas. Peu de mouvements d'humeur, des faits et des chiffres!
  • Contact

Mon profil

Recherche

Archives

Réseau

5 juillet 2007 4 05 /07 /juillet /2007 00:19
Pendant les pauses, les élèves affirment que l'image du Pakistan est déformée par les médias occidentaux qui semblent prendre un malin plaisir à en montrer les faces les plus caricaturales. Nous parlons des lois du mariage lorsque dans certaines provinces les mariages sont décidés par les parents. S. de Peschawar me dit qu'à 32 ans il habite toujours avec ses parents et que s'il se mariait, sa femme viendrait vivre chez lui avec sa mère. Quid des parents de la jeune femme. Je gaffe en présentant quelques traditions de la Suisse: vin, chocolat et fromage. Ils dévorent le chocolat, mais cillent sur leur séant lorsque je parle de la passion traditionnelle des Européens pour le vin. Ils me rappellent que le vin est interdit par les lois islamiques ici au Pakistan et qu'il est mauvais pour la santé. Selon eux, les Américains sont les principaux consommateurs de drogue dans le monde. Je gaffe encore en sortant un gros cliché du genre: "Le Sprite fait grossir". L'un d'eux me répond à juste titre qu'ici au Pakistan, les gens se foutent comme d'une guigne d'être trop gros... Chacun s'accorde à dire qu'être militaire au Pakistan vous offrent certains privilèges substantiels. L'un d'eux me rappelle que tant que le conflit palestinien ne sera pas résolu, il y aura toujours un problème. "Personne ne peut croire que les Palestiniens dans leur grand dénuement puisse faire peur aux Israéliens avec leurs tanks". Fiers de leur pays, ils m'apprennent ses contrastes: du K2, du Nanga Parbat dans l'Himalaya, montagne rebelle, à l'extrême désert. Quelqu'un lance que la situation s'améliore à Peschawar, il est aussitôt contredit par S. Les élèves me rappellent la diversité culturelle que constituent les quatre provinces. (Penjab, Baloutchistan, Sind, Nord-Ouest), la proportion importante d'hindous et de chrétiens vivant au Pakistan... En partant,  S. de Peshawar me dit de m'arrêter un jour à Peshawar, ville merveilleusement hospitalière. M. m'offre un DVD "Similarities between Islam % Christianity", un livre traduit du français de Maurice Bucaille "The Bible, The Quran and Science", un autre "A brief illustrated guide to understanding Islam". Dans le dernier, on trouve ceci: "L'Islam, religion de miséricorde, ne permet pas le terrorisme".
Partager cet article
Repost0
30 juin 2007 6 30 /06 /juin /2007 00:06
Mes hôtes me proposent une visite d'Islamabad ce soir. Alors que le jour s'affaisse, nous nous rendons à la Mosquée Fayçal, offerte par le roi d'Arabie Saoudite du même nom.  Pas de chamarrage: un immense bâtiment d'architecture moderniste. Quatre hautes tours et au centre un dôme dont chacun des pans se tient l'un sur l'autre en équilibre. L'intérieur découvre ainsi un immense hall sans pylône de soutien. Pieds nus, nous entrons dans la mosquée pendant que les fidèles commencent à approcher en début de prière. Juste avant que celle-ci ne débute, nous nous frayons un chemin à travers la foule à contre sens.
Nous voilà partis vers la colline de Margalas, de laquelle on peut voir s'étendre la ville dans toute sa dimension. Peu de lumières mais une ville qui s'étend au bout de l'horizon en un cercle régulier. De nombreuses familles ce dimanche sont venues piqueniquer et flâner entre les arbres. On croise un joueur de cithare, un dresseur de singe qui égayent les badauds. Si les hommes sont habillés à l'occidental ou en costume traditionnel, les femmes portent souvent de longs saris de couleur. Ici en ville, elles sont très peu souvent voilées et le passant peut toujours se hasarder à croiser leur beau regard. Nous terminons la soirée au restaurant : le Kabul. Brochettes d'agneaux et de poulets, riz fin basmati, sauce yaourt, agrémentées de raisins séchés. Mes hôtes ont à coeur de me montrer que l'Islam est une religion honorable et pacifique. Et surtout que le Pakistan est un pays plus pacifique qu'on ne le croit. "Tous les gens qui viennent ici, changent leur perception de notre pays".
Je demande à mes hôtes ce que le 11 septembre représente pour eux.  Ils me répondent sans ambages que si au début, on pouvait avoir quelques doutes sur les auteurs de l'attentat. "Désormais, il est sûr que ceux-ci sont des extrémistes musulmans et qu'il faut les combattre à tous prix." A la radio, on entend la vie en Rose chantée à la fois en ourdou et en français. En mars dernier a été inauguré sur une colline qui domine Islamabad, un monument massif célébrant la naissance du Pakistan et l'accession des Pakistanais à leur "liberté". Quatre pétales de béton rose représentant les quatre provinces, convergent en hauteur au-dessus des têtes. On y trouve en exergue sur la pierre une citation de Jinnah le père fondateur: "Aucune nation ne peut grandir sans les femmes...". Nous mangeons une glace dans une roulotte, décorée avec des affiches de films d'horreur: "Massacre à la tronçonneuse", "Les oiseaux" d'Hitchcock, vieille affiche en français et l'unique film d'horreur pakistanais. "Celui-là est plutôt drôle" disent mes amis " mais il n'est pas bon".
Partager cet article
Repost0
28 juin 2007 4 28 /06 /juin /2007 00:34
Je découvre mes élèves. Nous allons partager cinq jours de cours intensifs. Le contraste entre les diverses personnalités est apparent. Le jean à l'occidental côtoie l'habit traditionnel : chemise claire et pantalon large de même couleur. Ils sont seize. Ils viennent de Karachi, Peshawar, Lahore, des quatre provinces du Pakistan : Penjab, Baloutchistan, Sind, Nord-Ouest. Pas de femmes contrairement à l'Egypte où pour le même type de formation les femmes étaient largement représentées. Elèves attentifs et soucieux, ils poseront de nombreuses questions tout au long du cours. Moments privilégiés, ils viennent fréquemment me voir au bureau, au cours des longues séances d'exercices pour avoir réponse à des questions particulières.
Je rencontre les deux organisateurs de la formation. nous visitons le batiment au design d'acier et verre, bureaux paysagers, labyrinthes de couloirs aux formes peu angulaires, peuplés d'écrans d'ordinateurs. L'immeuble proche des ministères et autres institutions de l'Etat abrite des sociétés privés. F. s'occupe plus particulièrement des relations avec le ministère des ressources naturelles : pétrole et gaz. Un de ses principaux clients est HalliBurton. Mes deux amis déclarent se sentir en parfaite sécurité ici. Pour l'un d'entre eux, l'Islam n'est pas compatible avec la liberté. "La religion se mêle de tout et nous avons la chance en occident de l'avoir repoussée dans la sphère privée." Mais assure-t'il, "Je ne suis pas représentatif de la majorité des Pakistanais". Néanmoins pendant les derniers évènements de Karachi, la grande avenue qui passe devant la maison présidentielle, les ambassades barricadées et l'enclave diplomatique, a été bloquée plusieurs heures sans raison apparente. Nous croisons me dit F., Iftikhar Chaudhry qui rejoint son bureau en voiture. Sur le fil du rasoir, le Pakistan aspire à la démocratie.
blogs :
Islamabad Paradise Resort: le journal d'une jeune française à Islamabad.
Pakistan/France : une jeune française mariée à un pakistanais.
 
Partager cet article
Repost0